france

Traduction faite benevolement par
Madame Roxana (Gavrila) Teboul.
Mille mercis

 
 
 
autoroute
Des souvenirs de Focsani
Des tristes souvenirs - Israel
  Dr George Manescu – (Gica Mintzer) – Israel
Prof. Radu Manescu (Mintzer)
   

Des tristes souvenirs

 

Avram (Muti) BERGER

65 ans se sont écoulés depuis que les villes de Focsani, Panciu et Odobesti ont subi la terrible nuit du tremblement de terre de 9 à 10 novembre 1940.

Les premiers jours de novembre 1940, sur les boutiques appartenant aux juifs, l’affiche "Magazin evreiesc" (Magasin Juif) est apparue, pour que la population roumaine sache à qui elle achète. Le soir de 9 novembre nous avons ressenti quelques trépidations qui sont presque passées inaperçues. Au milieu de la nuit, un violent tremblement de terre avec l’épicentre en Vrancea, s’est abattu sur la ville. Ce séisme a provoqué beaucoup de victimes et de dégâts matériels, dévastant la ville. Des maisons et boutiques ont été détruites, les gens sont sans abris en plein froid du mois de novembre.

Focsani, avec une ancienne tradition sioniste (à Focsani a eu lieu le premier congrès mondial sioniste) a dépassé beaucoup de périodes difficiles et malheureuses au fil du temps. Je vais faire référence à une seule : celle qui a suivi la première guerre mondiale, quand à Focsani on a remarqué une augmentation des sentiments anti-juifs, promus par la Ligue de la Défense National-Chrétienne  et par la suite par le Garde de Fer.

A Focsani l’antisémite, Tita Pavelescu, était très présente avec son journal "Sentinela". A Focsani a eu lieu aussi le procès de Zelea Comeliu Codreanu, suivi du pogrome planifié de 1942. En 1940, sous Antonescu et la Garde de Fer, le préfet de la ville était Atanasiu, un légionnaire très connu. 

Et ce que le tremblement de terre n’a pas fini, les légionnaires ont complété, détruisant ainsi les maisons affectées, qu’ils considéraient comme étant dangereuses. Pour cela, ils avaient quand même besoin de l’approbation du service technique. De Bucarest ont été envoyés quelques étudiants en architecture en tant que "spécialistes". Nous avions demandé l’accord de monter temporairement quelques murs en bois mais notre demande a été refusée sur motif que "l’habitation appartient à un officier roumain qui l’a loué à un jidan (mot péjoratif pour désigner un juif)"

Du Ministère de l’Intérieur une commission est venue pour apprécier les dégâts matériels ; elle aidait seulement la population chrétienne. C’était en 1940, six mois avant la rentrée de la Roumanie en guerre. Pour nous, ceux qui sommes restés en vie, se sont des souvenirs tristes et douloureux.

J’ai eu une pharmacie sur le Marché Moldova, où j’ai professé avec ma femme Reta, qui était également pharmacienne.
Je suis en Israël depuis 1965 (Hertzelia).      

 

Pharmacienne Muti Berger