J’étais déjà élève de l’ancien et renommé lycée "Unirea" (L’Union) de Focsani quand j’ai entendu parler de "Macabi", comme une organisation de sport pour les jeunes juifs. Sur la famille des "Macabei" et Hanouka j’ai appris beaucoup de choses pendant les cours d’histoire du peuple juif, cours qui remplaçaient les cours de catéchisme des collègues chrétiens et auxquels nous ne participions pas.

Je jouais au football (comme tous les garçons) et je regardais avec admiration comment quelques garçons essaient de pratiquer la boxe. Difficilement, on a réussi à obtenir un petit fond et un des garçons (Ficu Israel – Sareii) est parti à Bucarest  pour une compétition de boxe. Il est rentré gagnant et nous l’avons attendu à la gare en arborant  une paire de gants de boxe, achetés chez "Mociornita". Plus tard, nous avons commencé à jouer au tennis de table (avec Zozo Beldner, parmi d’autres qui essaya à faire de l’escrime – on avait une salle au sous-sol). Pour l’été nous avions un terrain où on faisait de la gymnastique sur des appareils, on jouait au tennis et au volley, avec une équipe performante (avec Sami Lupu, Victor Cioarna, Herman Nadler et d’autres) arrivant en 1929-1939, une des meilleures équipes de Macabi de Roumanie. L’équipe de juniors, dont j’étais le capitaine (avec Juma Lupu, Sicu Beldner, Tica Reisner, etc…), a été classée la première de la ville. Nous avions réussi, en 1933, à battre l’équipe de juniors des  légionnaires, supporters de la nouvelle section de la "Garde de Fer". Nous les avions battus sur leur propre terrain, leurs supporters étant plus nombreux que les nôtres (très peu de nos supporteurs ont osé nous accompagner), et nous sommes repartis fiers, avec la tête haute, mais avec la peur au ventre de ne pas être battus au sens propre du terme.

Avec l’aide des Macabi on soutenait la collecte d’argent pour Keren Hayesod, en allant par équipes de 2 aux habitations et dans les boutiques des juifs pour vider les petites boîtes bleues avec le Maghen David. Il y avait des situations moins plaisantes, quand en ouvrant la boîte, on ne trouvait rien, et son propriétaire, ayant un peu honte, sortait de sa poche un peu d’argent et nous le donner, probablement plus que ce qu’il y aurait eu à l’intérieur.

Les années ont passé et les activités sportives se sont réduites, certaines seulement pendant l’été, durant les vacances scolaires. Le nombre des sportifs a diminué et plus tard, à cause des lois racistes, Macabi n’a plus existé…qu’après 1944 jusqu’à sa dissolution totale par les communistes.